Décembre 2021 (fr)

Canadian Association on Water Quality

DECEMBER 2021
NEWSLETTER

Welcome to the first edition of the Canadian Association on Water Quality Newsletter!Written by researchers and experts from Canadian institutions, we aim to provide informative and easily digestible content on Canadian water quality research! Feel free to share these short articles with your network – creating a community that is water-informed!

This December 2021 edition features short articles from researchers in Central Canada, and an interview with our Western Regional Director, Dr. Bipro Dhar. Newsletter content will be archived on the CAWQ Website, so feel free to check us out on cawq.ca!

We look forward to continually engage our community and create content on water quality research.

Usine pilote de recherche
Niloufar Nekouei Marnani, Doctorant, Université d’Ottawa
Traduit par Marsha Akkerhuis
L’histoire témoigne de nombreuses crises de santé publique liées à la qualité de l’eau potable. Des recherches souvent coûteuses en temps et en argent doivent être accomplies pour éviter la contamination et optimiser la qualité de l’eau potable. Afin de soutenir ces recherches, une usine pilote de recherche située dans l’usine de purification de l’eau de Britannia reproduit le traitement de l’eau à l’échelle pilote. Son but premier est de permettre aux chercheurs canadiens d’explorer des techniques innovatrices pouvant améliorer la qualité de l’eau potable.


Comme l’usine pilote n’est pas raccordée au système de distribution de la ville d’Ottawa, la recherche et les expériences peuvent être simplement effectuées au niveau pilote, avant d’être réalisées à grande échelle, complétant ainsi la gamme des études nécessaires. Toutefois, seules les études ayant démontré des résultats prometteurs lors des essais en laboratoire peuvent espérer poursuivre leurs recherches dans cette usine pilote.

Plus de 40 projets et 75 articles scientifiques ont vu le jour sous la collaboration de l’université Waterloo, l’université de Toronto et l’École Polytechnique, notamment, et sur des sujets divers tels que la coagulation, la filtration et la désinfection. Grâce à cette usine pilote, les chercheurs peuvent explorer, observer et contrôler en continu de nouvelles techniques afin d’améliorer la qualité de l’eau potable et ainsi réduire les risques au niveau de la santé publique.

Politiques de tarification de l’eau en vrac et stratégies pour une gestion durable de l’eau
May Alherek, MASc, Carleton University
Traduit par Marsha Akkerhuis
Les changements climatiques, tels que le réchauffement de la planète, mettent en évidence la nécessité d’une gestion durable des ressources en eau. En effet, l’un des impacts prévus des changements climatiques est la diminution des réserves d’eau douce, tant au niveau mondial que local. La consommation de l’eau douce est inefficace dans de nombreuses villes, car elle est basée sur une croyance erronée selon laquelle l’eau est une ressource abondante et inépuisable. Il existe plusieurs méthodes pour rendre la consommation d’eau plus efficace et plus durable, comme par exemple les mesures coercitives, l’utilisation d’outils économiques, l’intendance ou la conformité volontaire et la tarification de l’eau en vrac. Chacune de ces approches comporte des avantages et des inconvénients; néanmoins, la tarification de l’eau en vrac représente la démarche la plus globale parmi ces options.

La tarification de l’eau en vrac est une approche holistique assignant une valeur à l’eau brute selon le niveau critique de la source, le volume d’eau extrait et le type d’industrie, tout en tenant compte des principes d’équité et de rentabilité socio-économique.  L’objectif de cette approche est de rectifier l’utilisation de l’eau dans les industries pour en améliorer l’efficacité.

Une étude dirigée par des chercheurs de l’université Waterloo analyse la possibilité d’appliquer une tarification de l’eau en vrac au Canada, en utilisant l’Ontario comme modèle. Cette étude établit une liste des mesures et politiques gouvernementales entourant la question du contrôle de la consommation de l’eau et en identifie les lacunes, d’une part, et d’autre part, présente une étude économique approfondie démontrant les effets de l’adoption d’une telle approche sur l’économie de la province. De plus, même si les effets différeront selon les secteurs de consommation, l’étude démontre que les pertes nettes de PIB seront négligeables. En conclusion, l’importance économique et environnementale de cette approche est soulignée, et les étapes à suivre pour la province de l’Ontario sont déterminées.

Dr. Bipro Dhar
Directeur régional de l’Ouest de l’ACQE
Professeur associé, Génie civil et environnemental, Université de l’Alberta
Dhar Lab

Bipro Dhar (BD) a été interviewé par Foroogh Mehravaran (FM), étudiant au doctorat de l’Université de l’Alberta et membre de l’équipe de communication régionale de l’ouest

FM: Qu’est-ce qui vous a inspiré à devenir professeur au département de génie civil et environnemental de l’Universite d’Alberta?
BD : J’ai toujours voulu être dans le milieu universitaire. Cependant, lorsque j’ai commencé mes études supérieures, je pensais que travailler dans le milieu universitaire me donnerait plus de flexibilité pour travailler dans le domaine de mes intérêts. Au cours de mon doctorat à Waterloo, j’ai toujours aimé travailler avec de nouveaux chercheurs diplômés et de premier cycle et partager mon expérience en tant que mentor junior. J’ai également eu l’occasion d’enseigner un cours de premier cycle sur le génie des eaux usées. Ces expériences m’ont rendu tout aussi passionné par la recherche et l’enseignement et m’ont finalement inspiré à poursuivre une carrière universitaire.

FM: Quelle est l’expérience la plus mémorable que vous ayez eu à l’U of A en tant que professeur ?
BD: Je me sens toujours ravie lorsque je reçois des messages d’anciens élèves qui apprécient mes efforts en classe. Je suis également enthousiaste pour les membres de mon équipe de recherche lorsqu’ils reçoivent des bourses ou des emplois.

FM: Pourriez-vous partager avec nous une réussite ou un événement particulièrement marquant de votre carrière?
BD: De façon générale, j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre mes objectifs de carrière. Comme j’occupe mon poste depuis seulement 6 ans, je considère être encore au début de mon processus.  Je peux toutefois souligner que certains sujets de recherches entrepris par mon équipe et moi-même pourraient avoir des impacts positifs prometteurs dans un avenir rapproché.

FM: Quels sujets de recherche vous intéressent le plus et quels sont les projets sur lesquels vous vous consacrez maintenant?
BD: Mes recherches portent sur le lien entre l’eau, le gaspillage et l’énergie. Plus spécifiquement, mon équipe travaille sur la valorisation énergétique et des ressources des eaux usées et des déchets organiques. Nous examinons également les impacts et le devenir des polluants émergents et leurs risques environnementaux dans les systèmes de récupération d’énergie et de ressources.

FM: La pandémie dûe à la COVID-19 a eu un effet sur beaucoup de carrières et plusieurs expériences de recherche – de quelle façon vous a-t-elle affectée jusqu’à ce jour?
BD: Malheureusement, comme pour la plupart de mes collègues, ma recherche a été grandement affectée par la situation mondiale. Par contre, mon groupe de recherche a su y faire face avec sagesse, en s’adaptant à la situation et en utilisant leur temps de façon plus efficace. Même si tout défi apporte des opportunités de croissance, j’espère tout de même que la situation s’améliore bientôt pour que mon groupe de recherche puisse accélérer le rythme. Je voudrais aussi mentionner que les conférences virtuelles organisées par l’ACQE ont été stimulantes pour les membres de mon équipe, nous donnant la chance de partager nos expériences et obtenir une rétroaction fructueuse.

FM: Pourriez-vous élaborer sur la façon dont votre groupe de recherche s’est servi de la pandémie comme opportunité de recherche?
BD: En fait, mon équipe et moi-même n’avons pas arrêté notre recherche sur les effets de la COVID-19 sur les eaux usées, comme l’ont fait plusieurs de mes collègues; nous nous sommes plutôt concentrés sur l’effet des masques jetables sur la gestion des matières organiques. Une quantité massive de masques jetables se retrouvent aujourd’hui dans les décharges et il est important de se pencher sur les effets à long terme de ces masques sur la gestion des déchets.

FM: Comment avez-vous entendu parler de l’ACQE et qu’est-ce qui vous a le plus attiré vers le poste de directeur régional de la section ouest?
BD: Je suis très heureux de dire que l’ACQE a aidé à façonner ma carrière de multiples façons, en commençant avec une conférence de l’ACQE à Burlington en Ontario en 2011. À l’époque, je complétais une maîtrise en me spécialisant sur un sujet précis, comme la plupart des étudiants de deuxième cycle. Cependant, cette tribune m’a donné l’occasion d’avoir une vue d’ensemble ainsi que de rencontrer d’autres experts dans mon domaine qui pouvaient commenter sur mon travail. De plus, c’est à la conférence de l’ACQE à Burlington que j’ai fait la connaissance du professeur qui allait devenir mon superviseur de thèse de doctorat.

BD: Un autre aspect très intéressant des conférences de l’ACQE est le fait que cette tribune professionnelle est une des seules à être orientés vers l’étudiant. Quand j’étais moi-même étudiant, cela a aidé à bâtir ma carrière et je crois que c’est à mon tour de contribuer à aider les nouveaux chercheurs à découvrir leur chemin à travers l’ACQE.

FM: Si j’ai bien compris, votre recherche concerne principalement la gestion des déchets et le recouvrement d’énergie et de ressources. Il serait intéressant de savoir comment votre recherche cadre avec les objectifs de l’ACQE, qui se préoccupe surtout de la qualité de l’eau et des eaux usées.
BD: Merci pour cette question intéressante. CAWQ offre une plate-forme unique pour ceux qui travaillent dans différents domaines liés à l’industrie de l’eau. Au cours des deux dernières décennies, le domaine de la recherche sur l’eau a considérablement évolué. Ainsi, il ne suffit pas de travailler pour respecter les directives réglementaires. En particulier, mes recherches se concentrent sur la récupération d’énergie et de ressources à partir des eaux usées et des résidus, ce qui s’aligne sur l’approche « d’économie circulaire » que l’industrie de l’eau essaie de mettre en œuvre ces jours-ci. Je pense que l’ACQE a bien adopté ce nouveau paradigme de la recherche sur l’eau. Dans la plupart des conférences CAWQ ces jours-ci, nous avons plusieurs sessions techniques axées sur la récupération d’énergie et de ressources à partir des déchets et des eaux usées.

FM: Qu’est-ce que les chercheurs devraient savoir sur l’ACQE du secteur de l’ouest, qu’on ne trouve pas directement en ligne?
BD: L’ACQE est une tribune qui dépend des chercheurs, et qui leur donne l’occasion d’étendre leur réseau professionnel. Par exemple, le bulletin d’information projeté par l’ACQE est un élément important de cette initiative. Par ailleurs, nous avons plusieurs idées stimulantes pour l’avenir comme un symposium canadien sur la recherche en qualité de l’eau. La section ouest de l’ACQE continue aussi de collaborer avec des organisations qui ont des objectifs similaires.

EN